CSDHI – Un membre éminent du Conseil culturel et social des affaires des femmes sous le régime des mollahs en Iran soutient le mariage des enfants et affirme que cela protège les filles de la prostitution et des avortements illégaux.
Dans une interview publiée le 4 décembre, Fereshteh Rouhafza a déclaré à ILNA que, compte tenu de l’augmentation rapide du nombre de jeunes filles subissant des avortements illégaux et qui rejoignent le commerce du sexe, « l’opposition au mariage d’enfant est immorale ».
Rouhafza, responsable de la planification et de la définition des politiques du conseil, a refusé de fournir des preuves de ses affirmations concernant les jeunes femmes iraniennes, affirmant que les statistiques étaient disponibles, mais qu’il serait irresponsable de les rendre publiques.
« La publication des statistiques encouragera d’autres filles mineures à faire de même. Je pense que la divulgation de telles statistiques est préjudiciable à la société », a déclaré Rouhafza.
Bien que Rouhafza soutienne le mariage des enfants, elle est une farouche opposante à l’intégration des garçons et des filles à l’école. C’est leur contact en dehors du mariage qui conduit les filles sur la voie de la prostitution et des avortements illégaux, dit-elle.
« Lorsque les filles de 13 ans se familiariseront avec les relations sexuelles, elles rechercheront certainement des relations sexuelles avec leur sexe opposé », a averti Rouhafza, ajoutant : « Les filles de 13 ans, si elles sont informées sur le sexe, auront envie du sexe opposé et derapports sexuels ».
Rouhafza pense en outre que la vie publique iranienne est sur-sexualisée et a accusé même les médias officiels iraniens de sexualisation excessive, citant un programme récent qui, selon elle, traitait explicitement de la masturbation.
Partisane inconditionnelle du hijab obligatoire (foulard islamique), les commentaires de Rohafza reflètent la position des institutions cléricales conservatrices sur le mariage des enfants. Insistant sur le fait que le prophète Mahomet est l’exemple parfait de tous les musulmans, ils notent qu’il s’est marié avec Aisha, mariée de six ans, avec qui il a consommé le mariage alors qu’elle n’avait que neuf ans.
Bien que l’on dispose de peu de données sur le mariage des enfants en Iran, l’UNICEF estime qu’environ 17 % des filles sont mariées avant l’âge de 18 ans dans ce pays. Ce chiffre pourrait être encore plus élevé, car de nombreuses familles iraniennes n’enregistrent pas les naissances ni les mariages précoces.
Selon l’Association iranienne des droits de l’enfant, le nombre de filles mariées de moins de 15 ans mariées en Iran est passé de 33 383 en 2006 à 43 459 en 2009, soit une augmentation de 30 % en trois ans. Selon les experts, cette augmentation est due à l’aggravation de la pauvreté et au désir des parents de contrôler la sexualité de leur fille.
Selon le code civil de la République islamique, l’âge légal du mariage en Iran est de 13 ans pour les filles et de 15 ans pour les garçons. Cependant, le code civil permet aux petites filles à partir de neuf ans de se marier avec le consentement de leur père ou l’autorisation d’un juge.
Néanmoins, selon Fatemeh Zolghadr, députée réformiste de Téhéran, « Malgré l’opposition de plusieurs grands Ayatollahs, une motion parlementaire visant à relever l’âge légal du mariage n’a pas été mise de côté ».
La faction des femmes au parlement espère adopter la motion, a déclaré Zolghadr, faisant ainsi passer l’âge légal du mariage à au moins 15 ou 16 ans pour les filles.
L’agence de presse officielle du gouvernement iranien (IRNA) a cité le directeur général des études culturelles du centre de recherche du parlement, le 4 décembre, selon lequel « près de 4 000 mariages de mineurs sont enregistrés chaque année en Iran ».
Il y a deux ans, une commission des Nations Unies a mis en garde contre le nombre croissant de jeunes filles forcées à se marier dans le pays, appelant l’Iran à modifier les lois en vigueur qui autorisent les petites filles de moins de 9 ans à se marier.
Le Comité des droits de l’enfant des Nations-Unies (CRC) a déclaré que Téhéran devait « abroger toutes les dispositions cautionnant ou conduisant à des abus sexuels sur des enfants » et a appelé à ce que l’âge du consentement sexuel soit porté de neuf ans à 16 ans.
La commission a déclaré que l’Iran « permet des relations sexuelles avec des petites filles qui n’ont que neuf ans et que d’autres formes d’abus sexuel, même sur de jeunes enfants, ne sont pas criminalisées ».
La CRC a ajouté qu’un nombre croissant de « filles âgées de 10 ans ou moins… sont soumises à des mariages d’enfants forcés avec des hommes beaucoup plus âgés » et a critiqué une loi qui oblige les épouses « à répondre aux besoins sexuels de leurs maris, en permanence », soulignant que cela « expose les épouses enfants à des risques de violence sexuelle, y compris des viols conjugaux ».
Sources : Site officiel, Nasim – 5 décembre 2018 et Radio Farda – 04 décembre 2018