CSDHI – Après avoir passé 14 ans dans le couloir de la mort, le prisonnier politique kurde et sunnite Davoud Abdollahi a été exécuté pour des accusations de moharebeh (inimitié envers Dieu) et efsad-fil-arz (corruption sur terre) dans la prison de Ghezelhesar.
Iran Human Rights condamne les exécutions rampantes, qui se sont intensifiées ces derniers mois, et demande à la communauté internationale d’accorder une attention immédiate à ce problème.
Le directeur, Mahmoud Amiry-Moghaddam, a déclaré : « le prisonnier politique kurde Davoud Abdollahi avait été condamné à mort par le tribunal révolutionnaire sur la base d’aveux obtenus sous la torture et sans procès équitable. Son exécution, comme celle d’autres prisonniers d’opinion, est une exécution extrajudiciaire. Les dirigeants de la République islamique, en particulier Ali Khamenei, doivent être tenus pour responsables des exécutions extrajudiciaires. La tendance actuelle aux exécutions, même à l’échelle de la République islamique, est sans précédent ».
Amiry-Moghaddam a ajouté : « La communauté internationale, en particulier les gouvernements qui adhèrent aux principes des droits de l’homme et qui entretiennent des relations diplomatiques avec la République islamique, devraient rompre leur silence face à la vague d’exécutions et réagir de manière appropriée. »
Selon les informations obtenues par Iran Human Rights, le prisonnier politique kurde sunnite, Davoud Abdollahi, a été exécuté à la prison de Ghezelhesar à Karaj le 2 janvier.
Le prisonnier politique kurde, qui appartenait à la minorité kurde et sunnite, avait été arrêté avec Ghasem Abasteh, Anwar Khezri, Ayoub Karimi, Farhad Salimi, Khosro Besharat et Kamran Sheikheh en janvier 2010.
Ils ont été interrogés à Oroumieh avant d’être transférés à la prison d’Evine à Téhéran. Ils ont ensuite été transférés à la prison de Gohardasht (Rajaï Chahr) à Karaj, où ils ont été détenus jusqu’à sa fermeture en août, date à laquelle ils ont été transférés à la prison de Ghezelhesar. Une source informée a précédemment déclaré à IHRNGO que les sept prisonniers politiques ont été torturés physiquement et psychologiquement pour leur extorquer des aveux forcés.
Ils ont été condamnés à mort pour moharebeh (inimitié envers Dieu) et efsad-fil-arz (corruption sur terre) par « action armée et appartenance à un groupe jihadiste salafiste » dans une affaire avec sept accusés par la branche 28 du tribunal révolutionnaire de Téhéran en février/mars 2016. L’un des chefs d’accusation portait sur la mort d’un religieux sunnite nommé Mamousta Abdolrahim Tina.
Le prisonnier politique kurde, Davoud Abdollahi, est le troisième accusé dans cette affaire à être exécuté au cours des deux derniers mois. Ghasem Abasteh a été exécuté à la prison de Ghezelhesar le 5 novembre 2023 et Ayoub Karimi a été exécuté dans la même prison le 29 novembre. Anwar Khezri, Farhad Salimi, Khosro Besharat et Kamran Sheikheh risquent tous d’être exécutés.
Iran Human Rights a enregistré 39 exécutions au cours de la semaine dernière.
Source : IHR