Express (GB) – Shabnam Madadzadeh, 29 ans, a été détenue dans une minuscule cellule, battue et interrogée pendant des années d’agonie derrière les barreaux.
En isolement, la militante a été obligée d’écouter les détenues se faire violer, avant d’être obligée de regarder les gardiens battre et électrocuter son frère Farzad, tout en lui ordonnant de parler du groupe d’opposition des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI).
Les services de renseignement ont accusé ses frères et sœurs d’avoir protesté contre le régime iranien, et Shabnam Madadzadeh a été arrêtée en 2009 alors qu’elle se rendait à l’université Tarbiat Moalem de Téhéran où elle étudiait l’informatique.
Révélant des détails poignants, elle raconte : « Quand je suis arrivée, j’ai passé trois mois à l’isolement sous des tortures, psychologiques et physiques.
« Ma cellule faisait juste 2x3m et j’étais seule sans aucun contact avec le monde.
« Ma famille n’a pas été autorisée à me contacter et n’avait aucune nouvelles de moi et ne savait pas ce qui se passait pour moi en prison. »
Lorsqu’elle a finalement été autorisée à sortir de l’isolement cellulaire, Chabnam Madadzadeh a secrètement envoyé des lettres de sa cellule pour attirer l’attention sur la brutalité des prisons.
L’étudiante a refusé de parler à plusieurs reprises aux interrogateurs, qui la questionnaient pendant huit à dix heures par jour et se trouvait soumise à des interrogatoires de plus en plus longs et violents.
« Ils m’ont poussé et ils m’ont beaucoup frappée, raconte-t-elle.
«C’était de longs interrogatoires – huit à dix heures par jour, tous les jours.
« Ils m’attrapaient par les cheveux, me tiraient la tête et voulaient que je dise ce qu’ils voulaient entendre.
«Ils ont torturé mon frère, encore plus sous mes yeux.
« Ils ont augmenté la pression, encore plus pendant les interrogatoires, disant qu’ils allaient me tuer et me menaçant d’exécution.
«Personne ne savait où j’étais, j’étais seule et j’entendais les autres prisonniers torturés. Ils criaient et c’était horrible.
La militante affirme que d’autres femmes ont été violées par des gardiens et régulièrement agressées sexuellement.
D’autres prisonnières étaient électrocutées et allongées sur une table avant d’être battues.
Après avoir passé cinq ans en prison en refusant de parler, Mme Madadzadeh a été libérée et le mois dernier elle a fui le pays en échappant aux services de renseignement et aux équipes de surveillance.
La militante appelle instamment les gouvernements occidentaux à s’opposer à l’Iran et à son président Hassan Rohani et à soutenir le Conseil national de la Résistance iranienne qui travaille avec l’OMPI.
Elle a dit : « L’Occident ne peut pas négocier avec le régime. C’est le plus criminel au monde. L’image de ce régime n’est pas un visage souriant et des mains serrées.
« Mon message aux dirigeants européens est d’arrêter de négocier avec le régime. Le nombre d’exécutions est en augmentation. »
On estime que 966 à 1 025 personnes ont été exécutées l’an dernier, soit le nombre le plus élevé en dix ans, avec 170 exécutions enregistrées au cours des six premiers mois de 2016.
S’adressant au Parlement européen sur le calvaire qu’elle a endurée, Mme Madadzadeh, a déclaré: «Pendant mes cinq années de prison, j’ai été témoin de nombreux crimes de ce régime particulièrement contre les femmes et les filles innocentes iraniennes et aujourd’hui je suis ici pour être la voix des sans voix, la voix de celles qui sont écrasées dans les griffes de ce régime misogyne face au silence et à l’inaction du monde.
La prison d’Evine à Téhéran
« Le message du peuple iranien aux gouvernements occidentaux, et mon message d’aujourd’hui, c’est que vous devez soutenir les trois décennies de lutte du peuple iranien pour se libérer des griffes de ce régime et reconnaitre les vrais combattants de la liberté, le Conseil national de la Résistance iranienne comme le véritable représentant du peuple iranien, et vous abstenir de tout type de négociations ou accord avec ce régime funeste, parce que le véritable prix de vos affaires est la vie humaine, des potences dans les rues d’Iran.
« C’est une réalité que j’ai apprise et ressentie à l’université, en prison et après ma libération dans la société iranienne. Les Iraniens ont le désir et le potentiel d’apporter des changements en Iran. Le peuple iranien a le pouvoir de renverser ce régime, et avec les efforts inlassables de la résistance iranienne, il le renversera ».