CSDHI – Le Conseil national de la résistance iranienne (CNRI) et les Moudjahidines du peuple d’Iran (OMPI/MEK) ont indiqué que, face à la vague croissante de mesures autoritaires prises par le gouvernement iranien, les retraités et les pensionnés de l’institution de la sécurité sociale sont descendus dans la rue et ont manifesté dimanche.
Ils n’arrêterons pas tant qu’ils n’obtiendront pas satisfaction
« Nous n’aurons de cesse de protester tant que nous n’aurons pas obtenu nos droits », a scandé la foule. Celle-là même qui exprime sa frustration à l’égard d’une administration qui n’a pas tenu ses promesses de résolution des problèmes économiques de la société iranienne.
L’essence politique des revendications marque un tournant spectaculaire dans les protestations. Par le passé, les rassemblements portaient souvent sur les taux d’inflation et les prix élevés, et sur les faibles retraites. Mais, depuis le début du mois d’avril, les chants des rassemblements se sont politisés et les manifestants appellent au boycott des élections.
Un mouvement social qui ne cesse de croître
Ces derniers mois, les retraités se sont transformés en un mouvement national qui ne cesse de croître. Chaque semaine qui passe, le nombre de personnes participant à ces rassemblements annoncés à l’avance augmente.
L’effondrement de l’économie iranienne, alimenté par la corruption du gouvernement et les politiques désastreuses, a laissé de nombreux retraités et employés du gouvernement à la retraite lutter pour apporter de la nourriture à leur table. Le rial, la monnaie nationale de l’Iran, s’est effondré ces dernières années. Il a perdu plus de 80 % de sa valeur. Le prix des produits de base a augmenté en conséquence. Dans le même temps, les autorités n’ont pas réévalué les pensions et les salaires pour refléter ce profond changement dans la dynamique socio-économique.
Les retraités vivent dans la pauvreté
L’Iran compte 18 millions de retraités, selon une enquête réalisée en 2020. Ces personnes font partie des masses appauvries de l’Iran, qui représentent 96 % de la population du pays et vivent dans la pauvreté. Selon les propres chiffres du régime, plus de 75 % des retraités ne sont pas en mesure de satisfaire leurs besoins fondamentaux.
Les retraités gagnent en moyenne 25 millions de rials par mois. Pourtant, le seuil de pauvreté dans certaines régions d’Iran est passé à 100 millions de rials l’année dernière. Les travailleurs, comme les retraités, subissent les conséquences des politiques destructrices du régime et de son incapacité à augmenter le salaire minimum en fonction de l’inflation et de la hausse des prix.
Les mesures du régime pour priver les retraités de leurs privilèges les plus fondamentaux
Le régime iranien a récemment pris des mesures pour priver davantage les employés et les retraités de leurs privilèges les plus fondamentaux. Selon une étude publiée le 13 mai par l’agence de presse ILNA, le Majlis (parlement) envisage une législation. Celle-ci baserait les pensions sur la moyenne des revenus des travailleurs au cours des 20 années précédentes.
Les pensions sont actuellement calculées sur la base des salaires perçus au cours des deux dernières années de la carrière professionnelle d’un travailleur. Compte tenu de l’inflation croissante et de l’affaiblissement de la monnaie nationale, le salaire moyen des 20 dernières années ne suffirait pas à satisfaire les besoins les plus élémentaires des travailleurs jusqu’à leur retraite.
Les retraités et les pensionnés sont restés inflexibles dans leurs campagnes. Ils ne se sont pas laissés intimider par le régime. De plus, ils conscients qu’ils ne pourront pas obtenir leurs droits d’une autre manière.
Le gouvernement a peur de ces mouvements d’opposition et d’autres, car ils sont bien organisés. Pour éviter la propagation de l’opposition, les hauts responsables du régime, y compris le Guide suprême Ali Khamenei, ont appelé à une répression des réseaux de médias sociaux. Toutefois, les manifestations actuelles démontrent la futilité de leurs actions.
Source : Stop au Fondamentalisme