VOA News – Des débris d’un avion appartenant à Ukraine International Airlines, qui s’est écrasé après le décollage de l’aéroport iranien Imam Khomeini, sont constatés à la périphérie de Téhéran, Iran, le 8 janvier 2020.
Téhéran a déclaré lundi qu’il cesserait de partager des informations avec Kiev sur l’abattage de l’avion de ligne ukrainien par un missile iranien, le mois dernier, après la diffusion par une chaîne de télévision ukrainienne, d’enregistrements divulgués par le contrôle du trafic aérien iranien.
Les enregistrements, qui ont été diffusés dimanche soir sur Ukraine 1 + 1, contiennent une conversation entre deux contrôleurs aériens qui parlent, en farsi, de « la lumière d’un missile » sur l’itinéraire de l’avion.
L’Iran a nié pendant des jours après le crash, que l’avion de ligne avait été abattu par l’un de ses missiles.
Le président ukrainien Volodymyr Zelenskiy a déclaré que l’enregistrement « prouve que la partie iranienne savait depuis le début que notre avion a été touché par un missile ». Les autorités iraniennes ont vraisemblablement eu accès à ces documents directement après le crash.
Lundi, le chef de l’équipe d’enquête iranienne, Hassan Rezaeifar, a déclaré que Téhéran cesserait de se coordonner avec l’Ukraine au sujet de l’enquête.
« L’équipe d’enquête technique de l’accident de la compagnie aérienne ukrainienne, dans un geste étrange, a publié le fichier audio secret des communications du pilote d’un avion qui volait en même temps que l’avion ukrainien », a déclaré Rezaifar, selon des informations de l’agence de presse officielle, Mehr.
« Cette action des Ukrainiens nous a amené à ne plus partager de preuves avec eux », a-t-il ajouté.
Rezaeifar n’a pas nié que les enregistrements divulgués étaient authentiques.
L’Iran a admis le 11 janvier avoir abattu le jet d’Ukraine International Airlines peu de temps après son décollage de Téhéran trois jours plus tôt, affirmant que ses forces avaient confondu l’avion avec une menace ennemie quelques heures après avoir tiré des missiles sur une base irakienne qui abrite des troupes américaines. Le crash du Boeing 737 a tué les 176 personnes qui se trouvaient à bord, la plupart d’entre eux étaient des Iraniens et des Canadiens d’origine iranienne qui se rendaient à Kiev pour rejoindre le Canada, où beaucoup avaient étudié.
Dans les trois jours qui ont suivi le crash, les médias officiels iraniens ont rapporté que des responsables l’avaient attribué à des problèmes mécaniques de l’avion. Ils ont également cité les démentis du gouvernement concernant les informations occidentales selon lesquelles les agences de renseignement occidentales disposaient de preuves que les forces iraniennes avaient abattu l’avion.