CSDHI – Le Tribunal des atrocités en Iran, également connu sous le nom de Tribunal d’Aban, a ajourné ses travaux après cinq jours de témoignages déchirants racontés au monde entier par des dizaines de témoins oculaires, dont certains s’exprimaient pour la première fois.
Déjà 30 témoignages des atrocités du régime
Plus de 30 témoins ont participé à des présentations verbales en direct devant l’estimable panel de juristes du Tribunal d’Aban. Le panel, composé de six avocats, a examiné plus de 100 soumissions écrites, y compris des déclarations de témoins, des vidéos et des images graphiques de victimes et de survivants qui ont été assassinés, torturés et abusés par le régime iranien en raison de leur participation aux manifestations de novembre 2019. De nombreuses autres soumissions en dehors de ce qui a déjà été présenté doivent encore être examinées.
En raison de la large couverture du Tribunal d’Aban et de la bravoure des survivants et des victimes, des centaines d’autres ont exprimé leur intérêt à se manifester et à raconter à la communauté internationale les injustices auxquelles ils continuent de faire face en raison des violations flagrantes des droits humains qu’ils ont subies en novembre 2019.
Le conseil de la Reine, Wayne Jordash, président du comité du tribunal d’Aban, a déclaré dans sa déclaration finale que le tribunal garde le dossier ouvert jusqu’à ce que le jugement final soit annoncé au début de 2022, demandant à tous les témoins de se manifester.
Des scènes de violence odieuse racontées par les témoins
Les témoins oculaires des scènes de violence odieuse utilisées contre les manifestants et les passants par les forces de sécurité, notamment les pasdarans (IRGC) et les forces anti-émeutes de l’Unité spéciale, ont constitué la majorité des témoignages.
« Nous espérons, avec ce que nous avons présenté jusqu’à présent, que les gouvernements mondiaux envisageront des sanctions Magnitsky contre les 133 personnes que nous avons accusées d’être les auteurs de ces crimes odieux, » a déclaré Hamid Sabi, membre du conseil.
« Les victimes et les survivants des manifestations de novembre 2019 doivent avoir accès à la justice conformément aux conventions existantes de l’ONU, » a dit Regina Paulose, co-conseillère du Tribunal. Elle a souligné en outre que les États doivent utiliser la compétence universelle, comme dans des cas comme celui d’Hamid Noury.
Rétrospective
Des manifestations ont éclaté à travers l’Iran le 15 novembre 2019 après que les autorités ont introduit une hausse de 200% des prix du carburant du jour au lendemain, sans avertissement. Ce qui a eu pour effet d’impacter les plus vulnérables du pays qui dépendent de l’essence subventionnée pour travailler et vivre. Les forces gouvernementales auraient répondu aux protestations avec une brutalité et une violence, extrêmes, qui ont conduit à la répression la plus sanglante de ces deux dernières décennies.
En accordant la plus haute importance à la vérité, les honorables membres du panel ont créé un espace sécurisé pour que les proches des victimes et les manifestants, accusés d’être des « émeutiers » et des « terroristes » par leur propre État, puissent se tenir debout et être fiers d’exprimer la vérité au monde entier. Pour la première fois dans un forum international, les vrais plaignants ont accusé les vrais responsables et demandé qu’ils répondent de leurs actes », a déclaré Shadi Sadr, directeur exécutif de Justice for Iran et coorganisateur du tribunal d’Aban.
Le Black-out de l’information
Le meurtre des manifestants a été délibérément caché au monde par un « black-out de l’information », où, dans l’après-midi du 16 novembre 2019, le gouvernement iranien a coupé quasi-totalement Internet. Cela a duré quelques semaines dans certaines parties du pays. Le « black-out de l’information » qui en a résulté a peut-être permis aux forces de police, de sécurité et militaires de commettre des meurtres alors que l’accès de la communauté internationale à l’Iran était presque totalement coupé.
« En amplifiant la voix des victimes et de leurs familles, le Tribunal a donné l’espoir à des millions d’Iraniens que leur voix soit entendue au niveau mondial. À court terme, le public se rendra compte qu’il n’est pas impuissant et les autorités feront preuve de retenue la prochaine fois que les manifestants descendront dans la rue. A long terme, le Tribunal rapprochera les victimes de la justice et de la responsabilité », a déclaré Mahmood Amiry-Moghaddam, directeur exécutif d’Iran Human Rights et coorganisateur du Tribunal Aban.
Le Tribunal Aban fut créé en réponse aux cris des victimes et des survivants de la répression des manifestations de novembre 2019 dans tout le pays par trois ONG, Justice for Iran, Iran Human Rights et Together Against Death Penalty. Nous attendons son jugement final, au début de l’année 2022.
Les personnes intéressées à soumettre des preuves ou à participer aux futures audiences peuvent contacter le Tribunal d’Aban sur les médias sociaux : Twitter, Instagram et WhatsApp.
Visitez le site web pour plus d’informations : www.abantribunal.com.
Source : IHR