CSDHI – Les conditions de vie actuelles sont devenues intolérables pour la société iranienne, en particulier pour les travailleurs iraniens acharnés qui sont aux prises avec des difficultés financières, des prix élevés et l’inflation depuis des années. Les experts estiment qu’un travailleur devrait épargner la totalité de ses revenus pendant 42 ans pour acheter une maison, et même dans ce cas, ses revenus pourraient ne pas suffire à couvrir le loyer.
Selon le responsable des syndicats des travailleurs de la construction, les coûts du logement ont connu une inflation de 1000 % depuis 2016, sur une période de sept ans. Cette statistique n’est qu’un aspect du désastre auquel les travailleurs iraniens et le peuple sont confrontés.
En réponse, le Conseil suprême du travail du régime a approuvé 900 000 tomans pour les droits au logement des travailleurs iraniens, mais ce n’est pas suffisant compte tenu de la corruption et du vol endémiques au sein des agences du régime. Cette résolution pourrait conduire à une plus grande marginalisation des salariés, en particulier dans les grandes villes comme Téhéran. Jusqu’à présent, de nombreuses personnes sont devenues des sans-abris et dorment dans des bus, des tombes, sur les toits, etc.
Les statistiques du régime prévoient que si la tendance à la marginalisation se poursuit, d’ici 2025, 20 % de la population du pays vivra à Téhéran et dans ses environs. Le régime n’a pas apporté de solution à ces problèmes, la solution proposée par la Maskan Bank n’étant qu’un simple pansement sur la plaie.
Les conditions de travail des travailleurs iraniens sont désastreuses, nombre d’entre eux étant confrontés à des retards ou à des réductions de salaires et d’avantages sociaux. Les syndicats indépendants sont interdits et le régime n’autorise qu’une seule organisation syndicale nationale, la Maison des travailleurs, qui est étroitement contrôlée par le régime. Le droit du travail n’offre pas de protection adéquate, en particulier pour les travailleurs du secteur informel qui n’ont pas accès à la sécurité sociale, à l’assurance maladie ou à d’autres avantages.
Les travailleuses sont confrontées à des défis encore plus importants, avec un accès limité au congé de maternité et à d’autres avantages. Malgré ces difficultés, les travailleuses iraniennes continuent de s’organiser et de protester pour obtenir de meilleures conditions de travail et de meilleurs droits. Cependant, le gouvernement a réagi durement en recourant à la violence et aux arrestations pour réprimer la dissidence.
Actuellement, la main-d’œuvre iranienne compte plus de 26 millions de personnes et est employée dans l’industrie, l’exploitation minière, les services, l’agriculture, ainsi que dans les services administratifs et bancaires. Elle comprend des travailleurs iraniens de différentes catégories, comme 13,7 millions de personnes assurées dans le secteur privé, 3,7 millions de salariés travaillant dans le secteur public, 3,2 millions de retraités et de pensionnés de l’Organisation de la sécurité sociale, 6,2 millions de chômeurs et de nombreux salariés non assurés dans le secteur privé.
Les organisations syndicales indépendantes ou les syndicats qui pourraient avoir un impact significatif sur les droits du travail en Iran sont notablement absents. Par conséquent, la plupart des travailleurs des entreprises manufacturières et industrielles, en particulier ceux des unités de service, ne sont pas organisés, ce qui conduit à un état de désarroi total. Les travailleurs sont donc sans voix et ne disposent d’aucune plateforme pour exprimer leurs revendications.
Un autre défi auquel les travailleurs iraniens sont confrontés est le nombre élevé d’accidents du travail. Selon l’agence de presse officielle ILNA, par rapport à d’autres pays en développement, les travailleurs iraniens jouissent d’une sécurité au travail bien moindre et le nombre de travailleurs qui meurent au travail est beaucoup plus élevé.
Chaque année, 13 000 accidents du travail se produisent en Iran, dont 700 à 800 entraînent la mort. Dans la seule région du Kurdistan, 365 porteurs perdent la vie chaque année, que ce soit en raison de conditions de travail difficiles et d’accidents dus aux conditions de travail ou parce qu’ils ont été tués par les forces du régime.
Bien que les travailleurs de la construction et des mines représentent moins d’un tiers de tous les travailleurs assurés et moins d’un tiers de tous les travailleurs industriels en Iran, ils sont touchés de manière disproportionnée par les accidents de travail mortels. En effet, 55,4 % des accidents du travail mortels se produisent dans ces deux secteurs, qui emploient respectivement 3,2 millions et 200 000 travailleurs.
Les travailleurs iraniens n’ont pas beaucoup de pouvoir pour protester, pourquoi ?
En raison d’une inflation rapide et d’une augmentation de 50 % du prix des biens essentiels et des articles ménagers, le seuil de pauvreté pour une famille de 3,5 personnes se situe entre 5,6 et 8,5 millions de tomans. Par ailleurs, le salaire mensuel minimum des travailleurs, primes comprises, n’est que de 1,8 million de tomans. Selon les statistiques et les documents de l’Organisation de la sécurité sociale, environ 80 % des travailleurs assurés perçoivent le salaire minimum ou un salaire très proche de celui-ci.
Cette année, les salaires des travailleurs atteignent à peine 2,5 millions de tomans, ce qui est alarmant. En outre, de nombreux travailleurs, en particulier ceux des zones rurales et les femmes, sont contraints d’accepter des salaires inférieurs au minimum approuvé et de travailler plus que la journée normale de 8 heures pour s’assurer des opportunités d’emploi. Ils sont donc privés des protections minimales garanties par le droit du travail. Ces travailleurs craignent de perdre leur emploi s’ils dénoncent les injustices auxquelles ils sont confrontés.
En résumé, les travailleurs iraniens sont confrontés à d’importants défis, notamment des salaires bas, une protection limitée par la loi et des restrictions imposées par le gouvernement aux syndicats indépendants et aux militants syndicaux. Malgré ces obstacles, les travailleurs continuent de se battre pour obtenir de meilleures conditions de travail et de meilleurs droits du travail.
Source : Iran News Update (INU)